En 2008, nous
avions exploré le secteur de Ban Van Yiam et bien avant nous le
groupe de spéléologues italiens y avait aussi effectué quelques
belles découvertes. Le secteur est prometteur et idéalement
situé sur l'amont du célèbre réseau "Marie Cassan"
4x4
rustique mais efficace
La piste de Ban Van Yiam (saison sèche !)
Le village de Ban Van Yiam
Bivouac sur la terrasse
L'accueil par les villageois est des plus chaleureux et, curieux, viennent
tous assister au déballage de notre imposant matériel. Nous nous
installons sur les terrasses spacieuses et couvertes qui leur servent de pièce à
vivre et partageons ainsi leur quotidien.
Dès
le premier jour, avec nos amis italiens nous nous rendons dans le vaste
réseau de Tham Louang, la "Grande
Grotte", creusée par la Nam Kouang. Cette rivière bute sur le
massif calcaire et par une multitude de pertes s'insinue dans le massif.
Les pertes sont impénétrables mais quelques porches en falaise
permettent d'y accéder. Cette année ce ne sont pas les
cobras mais les vipères
à cornes qui gardaient les différentes entrées ... Prudence, prudence
!
Une des pertes de la Nam Kouang
4° Entrée de Tham Louang
La cavité
s'étage sur deux niveaux, un actif très boueux et aquatique et un fossile
aux galeries toujours grandes et parfois gigantesques. Par endroit on a relevé
des largeurs supérieures à 100 mètres.
Ces
galeries fossiles ne sont pas connues
des laotiens et pourtant dans l'une d'entre elles, dans un diverticule, nous
avons découvert une urne funéraire.
Cette
année, nos efforts se sont portés sur la topographie de ce grand réseau
qui totalise actuellement une dizaine de kilomètres de conduits.
Le pilon servant à éclater l'enveloppe du riz
Séparation de l'enveloppe du grain de riz
Le foyer dans la cuisine
La vie au village est paisible et les
laotiens vaquent à leurs occupations. Ainsi, avant que le jour ne pointe, résonne
dans le village les coups sourds et réguliers des pilons à riz actionnés
avec le pied par les jeunes filles.
Porche de Tham Houng
L'escalade
vers le porche monumental de Tham Houng qui domine le village de plus de
200 m était l'un des objectifs. En effet ce porche découvert en 2008 attisait
notre désir de découverte mais encore fallait-il y grimper. Deux journées
furent nécessaires mais enfin, nous avons pu, après avoir déroulé 200 m
de corde prendre pied dans cette vaste entrée.
Entrée de Tham Houng
De
ce porche perdu au milieu de la falaise, 1 kilomètre de nouvelles galeries
est découvert. La fin de l'expédition arrivant, nous n'avons pu poursuivre
les explorations. C'est à regret qu'il a fallu enlever les cordes mais
l'itinéraire est désormais connu !
Tham Houng
Tham Houng
Tham Houng
La fin du camp
est là et les villageois organisent la traditionnelle fête du Baci.Nous sommes tous réunis dans
la maison du chef du village et après les discours officiels, chaque
habitant nous attache autour du poignet un fil de coton en nous souhaitant
bon retour dans notre pays, bonne santé, la prospérité et le bonheur dans
nos foyers.
La croyance lao
veut que les 32 parties du corps aient chacune une âme. Après les prières,
la certitude est acquise que les "khouan" (âmes) vont réintégrer
le corps, on noue alors autour du poignet de la personne honorée une
cordelette porte-bonheur pour les retenir, et on procède aux divers
souhaits.
Ensuite
nous partageons la nourriture déposée autour
du Phakhouan, plateau traditionnel décoré de feuilles de bananier et de fleurs.
Avec
les hommes du village nous buvons, à l'aide de cane en bambou, l'alcool de riz
stocké dans les
jarres en terre.
Cette soirée avec l'ensemble du village est un vrai moment
de partage dans la joie et la sincérité.
Au marché de Nhakon Phanom
ous quittons à regret le village pour Thakhek où le groupe se
sépare.
Nous passons deux journées à Nakhon Phanon
à déambuler dans le vaste marché plein de couleurs et d'odeurs ainsi
qu'à visiter
cette grande ville posée sur la rive droite du Mékong.